L'ombre d'un homme

La silhouette marchait sans bruit, comme glissant sur les feuilles mortes qui jonchaient le sol. La lune était haute dans le ciel, pleine et ronde.
Soudain une douleur fulgurante le fit se plier en deux. Portant rapidement la main au ventre, l’homme sentit que "l’autre" essayait de prendre le dessus. Il mit un genoux a terre et plaqua sa main sur la mousse fraîche qui recouvrait les racines à demi enfouit d’un arbre. Le contact, normalement doux, se fit soudain gluant et visqueux. Un liquide sombre vint se déposer sur la mousse verte, répandant une odeur qui ,à odorat humain, serait vite devenue insupportable.
Mais l’homme ne se gênait pas pour si peu. Et puis…
Il n‘était pas vraiment humain.
Sachant cela, il eu soudain moins de remord a mordre dans la petite gourde en cuir qu’il cachait a sa ceinture. C’était de là que provenait l’horrible liqueur. Bientôt, "la chose" fut rassasiée et l’homme s’appuya contre le tronc amical du chêne.
*Rassasié ? Pour combien de temps ?*
Il savait que cela n’allait pas durer. Ce sang qu’il avait réussi a conserver miraculeusement, ne lui serait plus d’aucun secours dorénavant. Il fallait du sang humain à la chose pour qu’elle se rendorme. Qu’elle se rendorme enfin, avant d’être à nouveau réveillée par une faim dévorante.
L’inconnu jeta un œil sur sa gourde. Elle était transpercée par deux trous, déchirée, comme par une bête fauve.
*Il faudra en racheter une.*
C’était plutôt pour le contenu que pour le contenant, qu’il s’inquiétait.
Il allait devoir le faire. Bientôt, la chose se réveillerait, encore plus affamée par la bête tromperie d’un sang animal.
Et lui, allait devoir répondre aux attentes de son corps.
Lui, Dimitry. Le chasseur. L’humain. Le vampire.
*Le meurtrier.*
Le garçon jeta la gourde le plus loin possible. Le plus loin de lui. Comme s’il jetait avec l’objet, sa nature démoniaque et reniait l’existence de ce sang maudit, dans ses veines.
L’air était frais cette nuit et la forêt était bien plus belle sous les rayons de la pâle lune. Dimitry se surpris à sourire. Mais, l’endroit lui convenait tellement, qu’il se laissait aller ici. Personne ne pouvait le voir. Les gens évitaient de se promener la nuit, et encore plus dans les bois. Ils avaient peur des bruits, des ombres, des nuages….
De la vie nocturne dont Dimitry, lui, se prenait a apprécier de plus en plus les charmes.
Mais il n’était pas là pour cela. Il devait enquêter, démasquer le vampire, peu importe qui il soit, qui était à l’origine de ces disparitions. Le garçon en était certain, il avait sentit la présence de démons dans les environs. Mais où chercher ? De plus, il sentait aussi que d’autre le cherchait. Des chasseurs ? Si c’était le cas, Dimitry devrait faire attention, car ces humains brutaux ne posaient pas de questions inutiles et tirait sans sommations.
Dimitry secoua ses cheveux blond comme pour chasse ses souvenirs. Il devait rester concentrer. Il se releva et avança, marchant sans s’en rendre compte, sur la nappe de sang qu’avait laisser son repas fugace dans la forêt.
Arriver à l’orée du bois, le jeune homme aperçut au loin le château des Bathory. Charger de mystère et de secret, d’acte impardonnable, d’âmes et de cadavres, le château était son premier lieu de recherche.
La lune éclaira soudain la bâtisse créant ainsi un voile mystérieux autour du château.
-Alors, ce sera ici…

Isabeau avait terminé sa fichue journée de travail. Le dernier car de touristes était enfin parti, elle était tranquille. Elle engloba tout ce qui se trouvait autour d'elle d'un regard sougeur. Le hall d'entrée était vide, les employés étaient partis. Dans la journée, quand cet endroit était innondé de soleil, le parquet donnait à cette pièce un aspect chaleureux et réconfortant. Le comptoir blanc brillait alors de milles feux, et on avait plus envie ainsi de s'en approcher. Mais quand le soleil se couchait et que la nuit reprenait enfin ses droits, le sol devenait aussi froid que de la glace, et la comptoir avait des aspect de cercueil noir et lugubre. Les enfants avaient peur du noir, et ils avaient bien raison. Qui sait ce qui pouvait advenir quand la vision humaine ne pouvait rien distinguer ? Elle pensa à Valdimir qui devait être entrain de se balader dehors, cherchant peut-être même quelque chose à manger, qui sait ?

* J'ai envie d'un peu d'air frais aussi ... *

Elle mit de petites chaussures noires, et sortit ainsi, en jean et pull noir. Il faisait froid, mais le vent n'était pas tant mordant et restait supportable. Elle marcha droit devant elle. Le village endormi autour d'elle était paisible, et il ne restait encore que quelques inrréductibles lumières ici et là, qui ne tarderaient pas à s'éteindre. Ses cheveux d'un blanc laiteux volaient derrière elle en liberté, elle ne les avait pas attaché. Ils lui donnaient un aspect angélique, presque trop beau pour être vrai. Mais elle se fichait à ce moment là de l'aspect qu'elle donnait. Elle marchait toujours droit devant elle, quelque chose se passait dans les bois.

Vous vous demandez certainement comment elle le savait ? Le vent le lui avait soufflé. Une odeur familiére sortait de cette forêt, et elle voulait savoir d'où cela venait. La fin du village arriva bien vite, donnant place à des champs agricoles dans lesquels elle n'eut pas peur de s'aventurer. Les hautes herbes lui arrivaient en dessous de la taille, mais déjà assez bien haut. Elle finit par arriver sur de l'herbe verte et tendre. C'était certainement là que les troupeaux venaient manger. Elle la regarda quelque temps, puis elle releva lentement les yeux. Sur le coup, elle ne le vit pas. Mais une fois ses yeux accoutumés à la noirceur de la nuit, elle le vit ...

* C'est quoi ça encore ? *

Une silhouette, grande et mince se trouvait à l'orée du bois. C'était visiblement un homme, blond , jeune, mais il était légèrement voûté. Sûrement ne voulait-il pas qu'on le voit, ou alors était-il fatigué ? Elle ne savait pas trop quoi faire. Etait-elle seulement en danger ? Elle n'arrivait pas à voir à quoi il ressemblait et le fait de ne pas savoir l'intriguer plus que cela ne lui faisait peur. Peut-être même était-il blessé ? Elle contourna l'homme, et arriva à l'orée du bois, mais à environs 5 mètres de l'inconnu. C'est à ce moment là que son regard fut attiré sur une tâche rouge sur un coin de sa joue. Du sang ...

- Vampire ...

* Merde ! Alors ça, je suis dans la merde ! *

Elle porta machinalement sa main à sa poche. Il y avait dedans une petite croix. C'était bien peu pour lutter contre ce genre de créature, mais elle savait se défendre. Elle ne savait pas si l'inconnu avait entendu ce qu'elle avait murmuré, mais elle attendit dans bouger de voir sa réaction ...

Dimitry sursauta. Perdu dans ses pensées, il n’avait pas remarqué qu’une présence était apparut depuis quelques minutes. Cherchant aux alentours, le jeune homme ne vit d’abord rien. Puis ses yeux s’habituèrent à la lumière qu’offrait la lune se soir là. Soudain il la vit.
Belle, mais pas de cette beauté factice dont se paraient les femmes d’aujourd’hui. Une beauté naturelle, rayonnante de simplicité, à la fois mystérieuse et cruelle.
Un visage fin, semblant découpé dans de la porcelaine, des cheveux blanc, revenant avec grâce sur le visage de leur propriétaire dans un coup de vent.
La femme ne bougeait pas. Avait elle peur ? Sans doute avait elle compris ce qu’était réellement l’homme qui se tenait devant elle. Dimitry se souvint l’avoir entendu parler. Des mots prononcer avec une voix basse mais qui ne pouvait cacher un timbre doux comme de la soie. Mais ce mot…
Vampire….
Le garçon fronça les sourcils. Il devait partir, pourtant, il ne pouvait détacher ses yeux de la jeune femme. Elle dégageait une grâce parfaite et semblait prête à se briser au moindre contact. Pourtant…Pourtant quelque chose dans ses yeux laissait deviner que cette femme la, on ne pouvait plus l’atteindre. Que cette petite chose fragile ne l’était pas moins qu’une louve. Dimitry osa descendre le regard. Le pull noir que portait l’inconnue rehaussait une nouvelle fois son teint d’albâtre. Le vampire ne put s’empêcher de s’attarder sur la nuque qu’offraient, comme un cadeau, les longues mèches blanche. Le garçon recula.
La femme gardait sa main dans sa poche et semblait prête a sortir l’objet qu’elle tenait. Dimitry se sentit soudain mal à l’aise.
Il se surprit à se maudire de sa stupidité. Il n’avait pas été assez méfiant. La femme l’avait surpris et il n’avait pas douté qu’elle était arrivée ici par hasard. Alors que c’était peut-être exactement le contraire. Elle était peut-être l’une de ses personnes chasseur amateur qui poursuivaient les vampires par esprit de vengeance. Il s’était laisser duper par la beauté de l’inconnue et c’était cela plus qu’autre chose qui l’énervait. Il n’était pas habitué aux charmes féminins et cela l’avait dérouté. Mais maintenant il allait reprendre le dessus. Il recula pour que l’inconnue ne voie son visage.

- Ne craignez rien, je ne ferais rien contre vous. Il n’est pas dans mes habitudes de m’en prendre aux gens sans raisons et encore moins aux femmes.

Il vit qu’elle ne bougeait pas.

-Vous penser que j’ignore ce que vous avez dans la poche et se que vous compter en faire ? Croyez moi, …

Il se tut. Etait-ce son imagination ? Non. Il respira plus fort inspirant ainsi l’effluve qui l’avait fais soudain se taire. Une odeur qu’il connaissait bien traînait sur la femme. Dimitry oublia toute prudence et toute retenue.

-Vous devriez faire plus attention à vous, madame.

La femme sortit légèrement la main de sa poche mais Dimitry fut plus rapide. Il était déjà sur elle qu’elle n’avait pas eu le temps de crier ou d’esquisser un geste.

-On ne vous a jamais dit de ne pas vous approcher d’inconnue, charmant ange ?

L'homme était perdu dans ses pensées, et il ne semblait pas l'avoir vu, ou il attendait simplement qu'elle daigne s'approcher pour lui sauter dessus. Qu'à cela ne tienne, Isabeau posa son pied dans la direction de l'inconnu dans l'intention de faire un pas vers lui, quand soudain, il tourna la tête. La discrétion d'Isa n'avait pas été assez bonne pour qu'il ignore qu'il était découvert pendant très longtemps, mais elle n'était pas très loin de lui, et elle pouvait voir son visage, le détailler, étudier un peu plus sa physionomie. Il sembla faire de même avec elle, et pendant qu'il la regardait, elle notait tous les détails possibles qu'elle pouvait distinguer sur son visage. C'était bien un homme blond et jeune, il avait un peau qui, sous la lumière de la Lune, lui semblait parfaitement lisse et claire. Ses yeux bleus lui rappelaient ses propres yeux d'une certaine façon. Elle les avait gris pour sa part, mais du même froid et aussi métalliques.

- Vampire ...

Il avait entendu sa voix, il avait entendu ses mots, mais avait-il compris ? Peut-être que non, peut-être que oui, elle ne savait pas mais tarderait sûrement pas à le voir dans ses yeux cruels. L'homme voulait partir, mais il ne s'y résoudait pas, elle ne comprennait pas son comportement. Les sourcils fronçaient, il continuait à observer principalement ses yeux. Se sont, dit-on souvent, la porte de l'âme. Peut-être voyait-il qui elle était à travers ses yeux froids et machiavéliques. Elle espèrait juste que non.

* On dirait mon frère jumeau avec ce regard. J'espère juste qu'il n'a pas faim sinon ... *

Elle fut interrompu par un regard, un simple regard, qu'il avait porté sur sa nuque blanche, dénudée, car son pull n'était pas un coll roulé. Mais quelle idée aussi de se balader ainsi la nuit. Jusqu'ici elle ne s'était jamais vraiment demandé ce qu'elle ferait ou dirait si elle rencontrait un vampire en pleine nuit, assez loin du village et du château et avec par dessus le marché un vêtement pas assez grand pour protéger son cou. Elle venait enfin de se poser la question, mais n'était-ce pas un peu tard. Elle porta machinalement sa main à sa poche, tandis que l'homme sembla sortir de sa léthargie et parla.

- Ne craignez rien, je ne ferais rien contre vous. Il n’est pas dans mes habitudes de m’en prendre aux gens sans raisons et encore moins aux femmes.

- Ouais évidement, et vos coups d'oeil sur mon cou, c'est juste histoire de regarder sans plus peut-être ?

Elle tenait maintenant fermement dans sa poche la petite croix en or de sa grand-mère. Ce qu'elle avait pu la déteste celle-là ... Et en plus elle n'avait même pas fichu de lui donner une croix potable, capable de repousser un vampire. Cela lui aurait été très utile dans ce cas précis, mais on faisait comme on pouvait. Mais son geste n'avait pas échappé à l'homme, et il dit d'un ton tout aussi calme et confiant :

-Vous penser que j’ignore ce que vous avez dans la poche et se que vous compter en faire ? Croyez moi, …

* Hum ... Pourquoi il s'est arrêté là ?! *

Isabeau se dit que c'était le moment de filer. Elle vit les narines de l'inconnu frémir, il avait senti quelque chose. Et elle était bien placé pour savoir quel genre d'odeur les vampires sentaient le mieux ... Elle voulut faire un pas en arrière, mais quand l'homme reprit la parole, sa voix avait changé, comme s'il ne cherchait plus à la rassurer ou la mettre en confiance. Elle releva la tête à cet instant, pour se rendre compte qu'il fonçait sur elle. Sa retraite avait été trop lente, et elle sentit l'homme contre elle.

- Mais qu ...

Elle eut le souffle coupée devant la force de l'inconnu et elle se rendit compte qu'elle perdait l'équilibre. Dans quoi donc s'était-elle pris les pieds ? Elle n'eut pas le temps de résoudre se problème qu'elle était déjà allongée par terre, et l'homme sur elle. Dans son fort intérieur, elle trouvait l'homme mignon et assez attirant, mais le ton de sa voix était peu encourageant, aussi, elle essaya de se dégager, et l'autre parla de nouveau.

-On ne vous a jamais dit de ne pas vous approcher d’inconnue, charmant ange ?

- Qu'est-ce que tu me veux ?!

Il y avait un peu de tension dans sa voix, elle n'était quand même pas dans la position du dominant, et elle savait à quoi s'en tenir avec les vampires. Et dire qu'il y à peine quelques instants, il ne l'avait même pas vu ... Son pull glinça et lui dénuda une épaule pâle. Elle fulmina contre sa malchance.

* Mais pourquoi ça n'arrive qu'à moi ce genre de chose ?! *

- Qui es-tu ?

La jeune femme semblait avoir peur à présent. Dimitry sentit que l’autre s’en réjouissait à l’intérieur de son corps. Il le sentait près à sortir à tout instant mais la volonté du garçon était plus forte que la chose.

*pour le moment*

- Qu'est-ce que tu me veux ?!

La voix douce avait tressauter sous le coup de l’émotion.
Se qu’il voulait ? Il regarda les yeux remplient de nuages gris de la jeune femme.
Ce qu’il voulait ? Le tissu glissa de l’épaule pâle.
Tout à coup il n’en était plus très sur…
La femme remua laissant échapper une nouvelle fois l’effluve qui avait attiré Dimitry. Il n’était pas la pour ça. Cette odeur il la connaissait bien. Il l’avait recherché toute la journée.

-Qui es tu ?

- Vous pensez que vous êtes en position de posez les questions ?

Il lui maintenait les poignets à présent, pour ne pas recevoir un coup. Il se doutait que la femme avait l’habitude des créatures de l’ombre et ne se laisserait pas faire facilement.

- Je crois que non.

Il resserra son etreinte sur les main de l'inconnue.

-Bien, puisque nous sommes d’accord sur ce point je vais pouvoir commencer.

Il se pencha vers elle, non, pas elle, vers son cou. Elle avait peur ? Sans doute.

-Allons…

Il y avait là, dans le creux de la peau, l’odeur du passage d’un vampire. Cette femme, ce n’était pas son sang qui l’avait attiré, c’était cette odeur légère avec un arrière goût de fer. Une odeur de vampire. De tueur. Dimitry la connaissait. Il avait la même.

-Qui est il ?

Il n’avait pas bougé. Ces mots il les avait murmuré à l’oreille de l’inconnue. Il les lui avait soufflé tout doucement dans l’oreille.

-Qui est il celui que vous côtoyer tout les jour et qui porte cette odeur de sang sur lui ?

S’inquiétait elle pour celui qu’elle protégeait ? Ou bien avait elle simplement peur de Dimitry ?
Si la réponse était cette dernière explication, le garçon pouvait aisément en profiter et troubler la jeune femme. Mais il se doutait que ce n’était pas le cas. L’inconnue ne s’inquiétait pas pour elle. Elle ne s’inquiétait plus de son sort. Ce qu’elle désirait maintenant c’était protéger l’être auquel elle tenait.
Dimitry se pencha encore un peu, effleurant de ses lèvres le cou de sa prisonnière.

-Vous ne répondrez pas, je me trompe ?

La chose en lui jubilait. Elle voulait ce sang frais, délicieux, derrière cette peau fine.

*la ferme !*

- Vous savez que je peux vous tuer, tout de suite ? Sans que vous ne poussiez le moindre cri… Sans que votre si précieux ami ne puisse faire quelque chose…

Même ainsi, vulnérable, elle était magnifique.
Dimitry soupira.

- Heureusement pour vous je ne mange pas n’importe quoi.

Il se détacha du corps fin et se releva.
La chose en lui hurlait a présent.
Il posa son regard sur la jeune femme et commença à s’enfoncer dans les bois. Il ne se retourna pas, la chose se déchaînait prête à prendre le contrôle. Il ne devait pas y retourner. Et au fond de lui deux pensées se bousculaient.

*je veux la revoir*
*je ne veux plus jamais la rencontrer*

L'homme était un peu trop fort pour elle, en tout cas pour l'instant, et il la maintenait fermement au sol. Elle essaya, mais pas moyen de se dégager, elle était piégée. Elle se fit une raison et essaya de trouver des points positifs à la situation. Il devait bien en avoir un ou deux, mais elle ne trouva pas tant qu'elle ne leva pas les yeux sur son agresseur. Elle croisa alors ses yeux froids et distants, mais qui semblaient en cet instant si intéressés par elle ou quelque chose qu'elle possédait, qu'elle trouve au moins UN point positif :

* Au moins il a de beaux yeux, c'est déjà ça ... *

Toujours en train de gigoter dans tous les sens pour essayer de se dégager, elle se rendit compte que le vampire venait de poser ses yeux sur son épaule dénudé. C'était bien sa veine, et elle attrapa un bout de son pull avec ses dents pour le remonter un peu quand même. Nan mais, en plus d'une position confortable, elle allait pas nan plus lui offrir une belle vue ... Le vampire sembla ignorer ses questions, mais s'exclama tout de même à la deuxième :

- Vous pensez que vous êtes en position de posez les questions ?

Isabeau chercha quelques secondes une réponse cinglante qu'elle pourrait très bien lui ressortir, mais il la devança en ajoutant un simple "Je crois que non." et ce fut tout. Son effet était raté, Isa préféra lui laisser ce round là, elle gagnerait le prochain, va ... Il ressera son étreinte, et elle vit sa bouche approcher d'un peu trop près son cou. N'importe qui aurait bougé dans tous les sens comme une furie dans un moment pareil, mais Isabeau avait soudain cessé de se tortiller pour ne pas gâcher de l'énergie en se défendant. C'était un peu perdu d'avance, il ne fallait pas être grand Clerc pour s'en rendre compte. Mais à son grand étonnement, il ne l'a mordie pas, il l'a sentie ...

-Qui est il ?

- T'es un chasseur, hein ?

Un petit sourire se dessinait sur ses lèvres. Elle venait de comprendre ce qui l'avait attiré ainsi. C'était d'ailleur un peu étrange de se dire que c'était son homme qui l'avait attiré chez elle, mais bon ... Elle savait qu'il n'apprécirait pas qu'elle réponde par une question, mais quand on est désespéré, on se fiche bien du reste. Elle lui lança un regard éloquent, du genre "Va te brosser !" ou une idée du même type. Toujours est-il qu'elle ne fut pas très coopérative et ne dit plus rien. Il revint à la charge.

-Qui est il celui que vous côtoyer tout les jour et qui porte cette odeur de sang sur lui ?

* Alala Vlad, si tu savais tout ce que j'endure pour toi ... *

Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais la referma presque aussitôt. Elle ne voulait pas le vendre, mais elle avait eu envie de s'amuser 5 minutes, avant de se rendre compte qu'elle n'était pas en position de le faire. Mais néanmoins, elle se permit un regard, qui ne se contentait plus d'être éloquent et rébarbatif, mais qui devint carrément hautain et mesquin. C'était bien l'une des rares choses qu'elle pouvait encore faire, et peut-être serait-ce la dernière ? Elle ne voulait pas rater sa sortie, alors autant être comme on est.

-Vous ne répondrez pas, je me trompe ?

Encore une fois elle garda le silence, sans se soucier de faire monter l'exaspération de l'inconnu. Elle posa une joue à terre, et ferma les yeux, pour signifier bien que pour elle, il n'y avait pas à tergiverser : elle était peut-être sadique, sarcastique, ironique, machiavélique, béliqueuse, démoniaque, impossible à vivre et complètement immature, mais elle n'était pas une traître !

- Vous savez que je peux vous tuer, tout de suite ? Sans que vous ne poussiez le moindre cri… Sans que votre si précieux ami ne puisse faire quelque chose…

- Dans ce cas-là il vous cherchera et vous tuera. Mais après vous aurez ce que vous voulez finalement ...

Elle avait gardé les yeux fermés, mais elle sentait son regard brûlant sur elle. Elle se demanda alors ce qu'il pensait d'elle. La trouvait-il idiote, courageuse, stupide ? Elle ne savait pas trop quelle image elle renvoyait d'elle à ce moment-là, et eut presque envie de le lui demander, mais se dit qu'elle n'avait pas garder le silence jusqu'ici pour se mettre à parler brusquement maintenant.

- Heureusement pour vous je ne mange pas n’importe quoi.

* Merci pour moi ! *

Puis sans rien ajouter d'autre, il s'était levé, l'avait laissé là, et s'en était allé. Mais où ? Il n'était pas partie dans les bois, plutôt dans la direction du château. Isabeau eut soudain une pensée pour Vladimir qui devait s'y trouver. Elle étouffa un juron avant de le suivre discrétement ...